Mix Media sur toile (80/60)
Un tableau inspiré par des photos que m'a envoyées ma maman. Ma toile est bien plus reposante que ces quelques vers mais je m'en suis inspirée pour réaliser le mouvement de la vague....
A la dérive
Comme un radeau à la dérive
Je vais de vagues en vagues
Espérant que quoiqu'il arrive
Mon embarcation fasse naufrage.
Désespérant de trouver la lumière du jour
Je me heurte continuellement aux récifs
Qui m’ôtent sempiternellement tout amour
Et face auxquels je ne suis qu'un enfant chétif.
Puis soudain la tempête se lève,
Les flots se déchaînent
Emplissant mon cœur de colère
Et tout en moi devient haine.
Alors je ne deviens que l'ombre de moi même
Cherchant moi aussi
Aux autres embarcations à ôter la vie.
Je ne suis que haine et que peine,
Je ne suis que souffrance ;
Mon cœur est une vaste plaine
Où ne subsiste nulle trace d'espérance.
Donnez moi vos douleurs et vos peurs,
Et je me chargerai de déchaîner vos malheurs;
Ne cachez pas votre crainte et votre fureur
Ce sont elles qui m'ôtent toute candeur.
Oui je me fais spectateur de votre souffrance,
Mais c'est pour mieux mesurer ma propre déchéance.
Et puisque je n'ai encore le courage de m'ôter la vie,
Profitez de cette accalmie pour penser au sens de votre vie;
Et par pitié, ne vous ruez pas sur une barque
Qui cherche un peu de réconfort quand elle débarque.
Aujourd'hui je suis lasse,
Tout ce que j'ai construit et de ma haine bâtit,
En moi se casse
Tout autour de moi s'ébranle et se détruit
Et je me retrouve alors face à mon pire ennemi
Qui n'est autre que ma propre vie.
Mais pour la première fois,
Une main vers moi s'est tendue
Oui, pour la première fois,
Un être humain à ma plainte entendue.
Il m'a demandé d'être moi même
Car il parait que c'est ainsi qu'il m'aime.
Alors soudain mon radeau
Est devenu plus beau
J'ai vu au loin le soleil luire,
Les ténèbres se sont effacés, les flots brusquement calmés,
Et j'ai presque eu envie de me blottir
Vers cet être animé
Qui m'avait trouvé des charmes
Au delà de toutes mes armes
S. G (1992)