DEUX AMIS

Acrylique et modelage sur toile (40/50)














On reste dans le thème de l'amitié mais cette fois ci, j'ai voulu représenter l'amitié qui nous lie avec nos compagnons à 4 pattes. Avec eux pas besoin de longs discours ni même de mots, de simples caresses suffisent pour nous réconforter, un ronron nous apaise lors que l'on se sent mal.
J'ai une pensée toute particulière pour Brigitte dont le petit compagnon va mal et je sais à quel point cela nous affecte et nous attriste.
Merci à Audrey pour m'avoir donné le modèle.
A tous nos amis chats, chiens, hamsters et autres qui nous apportent tant par leur amour indéfectible










COMMUNION INTIME

Technique mixte ( aquarelle, acrylique et cutter) sur feuille 50/65








Un jour, lorsque je n'étais qu'une enfant, mon oncle m'a ramené un tableau des Indes avec cette maxime; "L'amitié est un joyau si rare que le cœur seul peut lui servir d'écrin
Même si j'ai trouvé cette phrase très jolie ce n'est que lorsque j'ai rencontré Isabelle qu'elle a réellement pris tout son sens. J'ai eu cette cette chance inouïe et si unique de LA rencontrer, vous savez cette personne si différente de vous mais à la fois si proche; celle qui fait que vous avez le sentiment d'être  "complet" en sa présence, celle qui à vos côtés transforme vos larmes en rires et vos grimaces en sourires, vos joies en bonheurs et vos malheurs en petits aléas....
Bien sûr il y a eu d'autres belles rencontres, comme celle d'une petite fée mais même si ces rencontres m'ont aidées a avancer et à me construire elles ne remplacent pas Zaza
Aujourd'hui j'ai voulu lui rendre hommage, la remercier de m'avoir fait ce cadeau si précieux.

Iras tu un jour jusqu'à m'oublier
Souvenir et amitié seront ils éteints?
Aimeras tu rester en ma compagnie
Bien que nous ayons été si proche
Et que meilleures amies nous étions?
Laisse parler ton cœur Isabelle
Laisse le te guider
Et alors je sais que notre amitié grandira encore
   Sans que quiconque ne puisse l'arrêter
   Et la comprendre
   Guide moi, j'en ai besoin
   Unissons nos forces, nous l'avons déjà fait, mais n'oublies pas
   Isabelle, ici, là bas, partout je pense à toi

CONCOURS



Pour me soutenir dans ma participation au concours de peinture organisé par MyRankArt, merci de cliquer sur le lien ci-dessous et de voter pour cette toile. J'ai besoin de votre soutien





SORAYA

WOLF

Huile sur toile de lin et pâte à effet structuré 50/70









Une envie irrésistible de faire un loup à la peinture à l'huile et quelques heures après.....

SORAYA

Acrylique et papyrus sur toile (30/40)


VENDU









Soraya, qui dans mon pays signifie beauté des étoiles, est le prénom que m'a donné ma mère à ma naissance.
Prémonition? Message qu'elle voulait me laisser pour que je puisse la retrouver et continuer à communiquer avec elle lorsque je serais trop triste? ....Je ne sais
Mais ce dont je suis sûre c'est qu'elle est partie bien trop tôt, emportant avec elle mon insouciance et une partie de ma joie de vivre. Alors le soir, pour communiquer avec elle et lui raconter ma vie sans elle, cachée derrière des papyrus, je lève mon regard vers le ciel à sa recherche. Une douce mélancolie m'envahit tout entière .
Et soudain, lorsqu'une étoile plus brillante que les autres apparaît je sais que c'est elle qui me sourit. La brise qui souffle sur mon visage n'est autre que ses mains qui caressent mes cheveux. Alors l'espace d'un instant je lui rends son sourire et me sens apaisée par son indicible présence.







LE GABON

Acrylique sur toile (40/40)










Allez on continue dans la nostalgie des années passées où les blessures de l'enfance se soignaient par des petits baisers....
Je vous présente "Le Gabon", quitter ce pays a été difficile car j'y ai laissé pour quelques années "Zaza"


LE GABON

Accueillant ou repoussant
C'est la question que je me pose depuis longtemps;
Malgré les trois ans passés là bas
Je ne suis pas sûre de la réponse ici bas.
    Le Gabon, pays peuplé
    Pays modernisé,
    Avec ses plages où je me suis baignée,
    Ses plages où je me suis tant amusée.
    Son école où j'ai eu des amis,
    Mon école où j'ai tant ri.
Tout cela appartient à toi cher Gabon
A toi, dont j'aimais la ville Port Gentil
Hélas tout cela, quand pourrai- je le revoir
Est ce un adieu ou un simple au revoir?
    Je t'ai laissé un peu de moi,
    Je t'ai laissé mes peines et mes joies,
    Des rires et des pleurs
    Et une partie de mon cœur.
Je t'ai quitté il y a deux ans déjà
Et j'aimerai revenir et retourner en arrière pour rire à nouveau là bas.
Mais quand te reverrai-je Afrique
Quand me rejoueras tu ta musique?
Afrique aux négresses souriantes
Afrique aux couleurs chatoyantes
A qui je ne dis qu'un simple au revoir
Car sois en sûre, je reviendrai te voir.


                                                        SG 1986












VAGUE....A L'AME

Mix Media sur toile (80/60)               

































Un tableau inspiré par des photos que m'a envoyées ma maman. Ma toile est bien plus reposante que ces quelques vers mais je m'en suis inspirée pour réaliser le mouvement de la vague....



A la dérive

Comme un radeau à la dérive
Je vais de vagues en vagues
Espérant que quoiqu'il arrive
Mon embarcation fasse naufrage.
Désespérant de trouver la lumière du jour
Je me heurte continuellement aux récifs
Qui m’ôtent sempiternellement tout amour
Et face auxquels je ne suis qu'un enfant chétif.

Puis soudain la tempête se lève,
Les flots se déchaînent
Emplissant mon cœur de colère
Et tout en moi devient haine.
Alors je ne deviens que l'ombre de moi même
Cherchant moi aussi
Aux autres embarcations à ôter la vie.
Je ne suis que haine et que peine,
Je ne suis que souffrance ;
Mon cœur est une vaste plaine
Où ne subsiste nulle trace d'espérance.
Donnez moi vos douleurs et vos peurs,
Et je me chargerai de déchaîner vos malheurs;
Ne cachez pas votre crainte et votre fureur
Ce sont elles qui m'ôtent toute candeur.
Oui je me fais spectateur de votre souffrance,
Mais c'est pour mieux mesurer ma propre déchéance.

Et puisque je n'ai encore le courage de m'ôter la vie,
Profitez de cette accalmie pour penser au sens de votre vie;
Et par pitié, ne vous ruez pas sur une barque
Qui cherche un peu de réconfort quand elle débarque.

Aujourd'hui je suis lasse,
Tout ce que j'ai construit et de ma haine bâtit,
En moi se casse
Tout autour de moi s'ébranle et se détruit
Et je me retrouve alors face à mon pire ennemi
Qui n'est autre que ma propre vie.

Mais pour la première fois,
Une main vers moi s'est tendue
Oui, pour la première fois,
Un être humain à ma plainte entendue.
Il m'a demandé d'être moi même
Car il parait que c'est ainsi qu'il m'aime.
Alors soudain mon radeau
Est devenu plus beau
J'ai vu au loin le soleil luire,
Les ténèbres se sont effacés, les flots brusquement calmés,
Et j'ai presque eu envie de me blottir
Vers cet être animé
Qui m'avait trouvé des charmes
Au delà de toutes mes armes


S. G  (1992)



MOKOTO

Acrylique et balsa sur toile 30/30

OFFERT







 A l'origine, il y a Zaza qui souhaite une copie d'une photo qu'elle trouve trop drôle.
Au milieu il y a moi à qui l'on a demandé la réalisation d'un portrait et qui dois être à la hauteur des attentes de sa Zaza. Mais il y a aussi mon frère auteur compositeur de musique qui comme moi a vécu en Afrique et qui est sensible à ses rythmes.
A l'arrivée il y a ce tableau du petit Mokoto  visiblement très curieux et ce bel hommage musical de mon frère que j'ai intitulé A quatre mains




A quatre mains
https://youtube.com/embed/6ibAFrYVdyE







SAVANE

Huile sut toile 100/80 copie d'une oeuvre de F. CADENE







Cela faisait 3 ans que je voulais faire ce tableau , oui mais voilà, il me manquait un je ne sais quoi de confiance qui m'empêchait de me lancer.
Et puis dernièrement j'ai fait le portrait d'un chat, une petite KITTY et cela m'a redonné l'envie de faire cet éléphant.
Moi j'y vois la force et la puissance d'un père qui veille sur sa progéniture, ce côté si rassurant ou enfant tu vois ton père comme un géant indestructible qui te protégera de tout et saura te rassurer. A mon papa qui a su faire tout cela et aujourd’hui encore.

SAYURI

Technique mixte sur toile 40/50

































Voici ce que j’appellerai une geisha moderne puisqu'elle ne répond pas à tous les codes de la vraie geisha, même si c'est pourtant elle qui m'a inspirée.
Voici un peu de culture sur la véritable signification de geisha


C’est au 18e siècle que la geisha fait son apparition dans le milieu dissolu de la société japonaise, comme une forme d’opposition ou de rivale morale à la courtisane (avec laquelle on le confond trop souvent) régnant à l’époque. Après des siècles de domination guerrière sous la tutelle des samouraïs, ce sont les marchands, nouveaux bourgeois, qui vont prendre le haut du pavé des grandes capitales nippones et vont instaurer un nouveau code moral empreint de valeurs esthétiques et artistiques. Les Japonais ont toujours eu un sens aigu de la hiérarchie et même la prostitution répondait à ces structures précises. 

Jusque vers la moitié du 18e siècle, on pouvait consommer à plusieurs niveaux la prostitution, soit dans les rues, soit dans les maisons closes des quartiers chauds. Les reines de cette époque étaient les Tayû ou Grandes Courtisanes, qui surclassaient les autres autant par la finesse de leurs manières que par le luxe dont elles faisaient étalage. Mais comme elles étaient fort coûteuses, on songea alors à former des femmes (quelques hommes aussi) qui allieraient plusieurs aptitudes à la beauté pour divertir les bourgeois noceurs. Dans les réceptions, on fait de plus en plus appel à ces personnes capables de danser, chanter, jouer d’instruments différents, raconter des histoires, faire des acrobaties ou donner de petits spectacles. Les geishas naissent ainsi de ce désir de marier tous les plaisirs en une seule personne. La Gei (art) Sha (personne) allait désormais incarner la plus esthétique des manifestations du plaisir et du divertissement. 

Organisées à la façon d’une corporation, les geishas voient leurs activités réglementées par des heures fixes de travail, des uniformes et un code d’éthique rigoureux. Le visage fardé de blanc, le kimono de soie sanglé à la perfection, le tatami sous le bras, les geishas ne sont toutefois pas à vendre, ce ne sont pas des prostituées. Pourtant, beaucoup de prostituées ont revendiqué un statut de geishas pour appâter les hommes. Cette usurpation a considérablement entaché la réputation de ces artistes superbes. Aujourd’hui, peu d’entre elles exercent encore leur admirable métier et leur nombre diminue chaque année. Et bientôt, la magnificence des geishas ne survivra plus que pour divertir le touriste...

Açelya

Acrylique sur toile 30/40









Dans une maisonnée musulmane turque, le sérail était un quartier d'habitation confiné ou résidaient les femmes et concubines des sultans. J 'ai pensé voir cette jeune femme en sortir et elle m'a confiée se prénommer Açelya. Ceci signifie azalée, n’était ce pas un joli prénom pour une fleur venant d'un jardin exotique qui a du faire fantasmer bon nombre d'occidentaux.....
Je vous présente Açelya qui m'a beaucoup résisté!!


KITTY 2

Acrylique sur toile 30/40




























Et voilà, après diverses études j'ai réalisé le tableau de Kitty à l’acrylique afin qu'il aille rejoindre celui d'Isis.
Ce fut un réel plaisir que de peindre ce chat. Merci pour cet honneur!


MIZUKA

Technique mixte sur feuille 50/65












Pour se détendre quoi de mieux qu'un manga réclamé par Tessa. Ce n'est pas le style que je préfère mais je me suis beaucoup amusée et qui plus est vu la complexité du dessin, une journée suffit!!!
Que du bonheur!!!
Reste à attendre la validation ou non de ma miss.
Je vous présente la demoiselle vampire Mizuka



SALEM

Mix média sur toile 30/40                           







Comme un certain nombre d'entre vous me l'ont demandé, dont Siméo, voici mon dernier abstrait inspiré une fois de plus du ciel et de l'univers......
La peinture est encore toute fraîche!!!!!
Merci à mon super papa pour le titre du tableau


KITTY

Pastel sur pastel card 18/24                        










A la demande de Brigitte, j'ai réalisé un portrait de sa jolie minette trop tôt disparue. Kitty est un magnifique modèle dont le regard m’envoûte au plus profond de mon être. Quelque chose que je ne m'explique pas me touche dans ce chat; cela faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir dans le portrait animalier. .
A Kitty

ROXANE

Acrylique sur toile 50/50       

VENDU








































Tessa me réclamant avec une insistance grandissante une rousse, je me suis enfin décidée à lui faire plaisir et j'ai donc peint une "rouquine". Je vous présente Roxane

Un musicien dans le vent


Il y a plusieurs mois je publiais ce tableau. Aujourd'hui je vous dévoile son origine: il y a quelques années je m’étais amusée à écrire une pseudo nouvelle, en retombant dessus j'ai eu envie d'essayer de l'illustrer.
Je vous livre mes essais, tâchez de ne pas trop vous moquer




         Le vent cache toujours une blessure secrète. Hors des drames courants de l'existence, il peut produire une mélodie, retenir un moment dérobé au temps, révéler une évidence que la tranquillité parfaite des paysages dilue.


      Ce soir là, dans une petite chambre au sud de la France; le vent jusqu'alors léger et quasi inexistant, devint soudain si fort qu'une jeune fille ne put réprimer un sursaut et s’asseoir tremblante sur la chaise la plus proche, face à la fenêtre. 
 Les arbres puissamment malmenés, dont les feuilles s'agitaient telles mille danseuses mues par une force  invisible et irrésistible, avaient la grâce aérienne des petits rats de l'opéra. Face à cet étrange spectacle, le promeneur attardé au dehors pouvait distinguer l'ombre quasi irréelle de la jeune fille contemplant les arbres dansants.

    - Lisa? Lisa, tu es là ? Lisa ?
             Quelqu'un frappait.
Lisa sortit un instant de sa torpeur, elle était incapable de dire depuis combien de temps elle était là, assise, à regarder le vent se jouer des passants égarés et des arbres fragilisés.
    - Oui, oui. J'arrive.
             Kate entra et posa joyeusement ses lèvres sur la joue de son amie en un baiser sonore.
    - Alors ça va? Dis donc, tu en as mis du temps à me répondre.
             Elle était la meilleure amie de Lisa depuis environ huit ans ; et bien que toutes deux soient très différentes, elles étaient très attachées l'une à l'autre. 
En regardant son amie, Kate ne pu s'empêcher de remarquer l'air mélancolique et absent de Lisa.
    - Qu'est ce qu'il t'arrive? Tu en fais une tête!!!
            Lisa une nouvelle fois dû sortir de ses pensées, et bien qu'elle eu préféré mille fois rester seule, elle répondit à Kate, s'efforçant de garder un ton agréable.
    - Non, ce n'est rien, ne t'inquiète pas. C'est ce temps, il me rappelle un viel ami. en fait, à chaque fois que le vent se lève, je repense à Lucas.
             Lisa pensait en être quitte pour les questions mais c'était sans compter sur la curiosité de Kate. Quand elle croisa le regard de son amie, celle-ci la fixait avec une attention toute particulière, un sourire malicieux aux lèvres.
    - Lucas?? Qui est-ce? Ton ancien petit ami?!?
          Cette question Lisa la détestait, elle représentait pour elle le comble de la curiosité; elle qui appréciait tant la discrétion!
         
   Une nouvelle fois , elle regarda par la fenêtre et contempla le spectacle du dehors. Ne pouvant étouffer un soupir, elle se retourna vers son amie, puis, lentement, ses yeux revinrent à la fenêtre. C'est dans un murmure qu'elle finit par s'exprimer.
    - C'était il y a longtemps......., j'avais rencontré Lucas par hasard. Avec des amis nous étions allés écouter un groupe de musiciens jouer dans un bar; Lucas était le frère d'un copain. Il s'était pris de passion pour la guitare et avait décidé d'en faire sa vie. Je sais que ça parait banal, mais il y avait quelque chose de surprenant qui s'opérait en lui quand il écoutait le groupe; on aurait dit qu'il prenait réellement vie dès que les premiers accords se faisaient entendre; tout en lui s'animait, si bien qu'au bout d'un moment je ne pouvais détacher mes yeux de lui et j'en oubliais tout. Lucas me captivait littéralement.
Je ne sais plus comment nous avons été amenés par la suite à nous fréquenter, mais je me souviens l'avoir revu souvent.
       Lisa s’interrompit un instant, parler de tout cela la mettait mal à l'aise; elle n'avait jamais raconté cette histoire, et à cet instant même, elle se demandait si elle n'avait pas eu tort. 

       De son côté, Kate, s'était maintenant assise sur le lit; elle regardait Lisa avec une curiosité non dissimulée, pressentant qu'elle allait partager un secret mais ignorant totalement l'essence profonde de ce dernier. Alors qu'elle s’apprêtait à interroger de nouveau son amie, celle ci , les yeux toujours rivés à la fenêtre reprit d'une voix basse.
    - lorsque nous nous retrouvions, Lucas me parlait de la musique et de sa guitare. Je ne sais aujourd'hui s'il était capable d'aborder un autre sujet; quoiqu'il en soit, son amour pour la guitare avait une telle pureté qu'il me passionnait et qu'à chaque fois j'en oubliais le monde extérieur. A force de nous rencontrer nous étions devenus des amis véritables, et bien qu'ayant toujours le même sujet de conversation, jamais je ne me lassais de l'écouter parler. Un jour où le vent soufflait comme aujourd’hui , il m'emmena chez lui afin de me faire entendre ce qu'il jouait. A la fin de son mini récital, il m'avoua que ses parents ne parvenaient pas à admettre et à reconnaître son engouement pour la musique. Comme tous parents bien intentionnés à l'égard de leur enfant, ils aspiraient à voir leur fils mener une existence qu'ils qualifiaient de stable et décente. Décente! Comme ce mot révoltait Lucas! Et au lieu de chercher à comprendre le raisonnement de ses parents que la peur de l'inconnu poussait à choisir des arguments rationnels pour orienter l'avenir de l'enfant qu'ils chérissaient, Lucas s'enfermait irrémédiablement dans une thébaïde inexpugnable, sourd à toutes idées susceptibles de réfreiner sa passion.
               A cet instant Lisa fait face à son amie et lui sourit tristement; dans un murmure elle ajouta
    -A t'on déjà vu aucune passion souffrir des limites ou des restrictions, ou encore être raisonnable...
              Le silence se fit de nouveau dans cette petite chambre du sud de la France. Seul était encore audible le bruit du vent agitant la cime des arbres.

Kate n'osait plus parler, pressentant une catastrophe inéluctable, elle regarda, à son tour, sans en connaître encore la raison, le ballet qui se jouait au dehors. Lorsque Lisa reprit le cours de son histoire, la brusque rupture du silence la mit mal à l'aise; oui, elle en était certaine, Lisa allait lui faire part d'un drame jusqu'alors jamais révélé. Elle eu envie de quitter la chambre en courant, mais elle était incapable de bouger; elle voulait savoir, elle voulait savoir ce que Lucas était devenu.

    -Par son attitude Lucas n'arrangeait certes pas les choses, plus aucun dialogue avec ses proches n'était possible. Il avait la très nette impression d'être incompris et se confortait de plus en plus dans des rêves exaltés de gloire et de célébrité.
J'appris ce même jour que son désir le plus cher était de mourir sur scène d'une overdose de cocaïne, en plein concert, adulé par des milliers de fans... Désemparée par de tels propos que j'étais loin de subodorer, je n'ai alors que pu tenter de le modérer. Mais un rêve comme une passion ne se modère pas. C'est ainsi qu'il me mit à la porte clamant à qui voulait l'entendre que j'étais comme les autres.
Une fois dehors, je regrettais mes propres mots que j'avais pourtant voulu modérés. Mais je connaissais Lucas il était inutile d'essayer de lui parler aujourd'hui. C'est donc l'âme en peine que je rentrais chez moi bien décidée à reprendre la discussion et a lui faire comprendre la raison de ma réaction par la suite. Mais la vie nous réserve parfois des imprévus et je ne devais jamais revoir Lucas.

       A nouveau Lisa faisait face à la fenêtre; d'un geste brusque elle l'ouvrit et exposa son visage au vent et à la pluie qui s'était mise à tomber. Les gouttes d'eau ruisselant sur son visage faisaient penser à une multitude de larmes perlées qui semblaient ne jamais pouvoir se tarir. 

       Kate, un instant soulagée par ce qu'elle pensait être la fin du récit ne put à son tour réprimer un sursaut quand Lisa ouvrit la fenêtre. Elle contemplait interloquée l'étrange spectacle de son amie ainsi offerte; et c'est d'une toute petite voix qu'elle lui demanda.
    -Tu sais ce qu'il est devenu?
Sans bouger d'un pouce Lisa lui répondit
    -Le jour où je pus enfin aller voir Lucas, comme un fait exprès il faisait le même temps qu'aujourd'hui. Je me souviens très bien que vers 16 heures le soleil s'était brusquement mis à briller, mais le vent toujours omniprésent avait gardé son souffle glacial. Je ne trouvais personne chez lui. De retour chez moi je fus prise d'angoisse, un sentiment de panique m'envahissait, j'étais sûre qu'il était arrivé quelque chose à Lucas. Ce n'est que deux jours plus tard que j'appris ce qu'il s'était passé.
  Lucas, n'en pouvant plus de cette incompréhension non plus familiale mais générale, avait fini par réussir à se procurer de la cocaïne. Tôt dans l’après midi, il avait ouvert la fenêtre de sa chambre et s'était mis à jouer après avoir pris soin d'absorber toute la drogue.
C'est étrange, il aimait jouer de la guitare quand il y avait du vent, il disait que si les feuilles bougeaient c'était au rythme de sa musique ou bien pour l'applaudir; il aimait aussi que le vent amplifie ses morceaux. A l'entendre cela leur donnait un son irréel. Si j'en crois le temps, ce jour là, il a joué somme jamais il ne l'avait fait, et il a du être heureux de voir les éléments naturels ainsi déchaînés...
Selon les médecins, son cœur s'est arrêté de battre vers 16 heures, et ce n'est sans doute que le pur fruit de mon imagination que de penser que le soleil s'est levé pour l'accueillir dans sa chaude lumière. Il est mort d'une overdose, son organisme pas habitué aux substances chimiques n'a pas supporté l'absorption de cocaïne.
Aujourd'hui Lucas n'est plus, mais je  n'ai de cesse de penser à lui. Et certains jours de rafales, lorsque les passants se protègent du vent, il me plaît à croire que la musique de Lucas les dérange, que c'est parce-qu’ils l'entendent enfin et qu'ils regrettent leur incompréhension qu'ils se cachent du vent. Alors moi, ces jours là, je sors et lui offre mon visage et mon âme, puis je me joins aux feuilles qui tourbillonnent au rythme de sa musique pour l'applaudir une dernière fois. Tu entends les feuilles bouger dans les arbres, elles sont autant d'applaudissements que nous lui  avons refusés.
Mais je le sais heureux. Lucas joue désormais avec le vent, il joue avec les anges. Quel meilleur concert pouvait il espérer donner que celui des cieux. Il joue pour l'éternité car le vent toujours souffle.


    - Quelle drôle d'histoire......dire que j'y ai presque cru!!! Pauvre Lisa, elle devait vraiment beaucoup l'aimer pour d"railler de la sorte.
Machinalement Kate se retourna pour un instant contempler l'étrange paysage qu'offrait le vent dans les arbres. Au même moment, les feuilles mortes s'envolèrent dans un gigantesque tourbillon, comme une multitude d'applaudissements lors de l'ultime morceau d'un concert, Sans parvenir à réprimer un cri de surprise elle sursauta. C'était donc vrai! Elle l'entendait, elle entendait la musique de Lucas! il lui semblait que cette rafale d'une incroyable violence lui était destinée, tel un cri, un appel.
Debout, les yeux comme ceux de Lisa peu de temps auparavant, rivés à la fenêtre, Kate percevait clairement maintenant les dernières notes de la mélodie qui lui parvenait du dehors. Et comme le soleil revenait et que le vent se calmait, elle cru distinguer entre les branchages un visage qui lui souriait.

    Lisa referma la porte et se retrouva seule dans l'obscurité de sa chambre. Son amie Kate partie, elle se sentait tristement apaisée, elle savait que désormais elle ne serait plus la seule à pouvoir entendre jouer Lucas et elle se dit qu'elle le lui devait bien.
Comme elle s'apprêtait à sortir elle s'immobilisa sur le seuil de la porte. Était-ce possible, quelqu'un applaudissait dans la chambre voisine

SIDONIE

Pastel 18/13           












Après une longue période de jeûne créatif artistique total et de remise en question profonde me revoilà avec un pastel inspiré de Sidonie.
Le pastel n'est vraiment pas ma technique de prédilection mais j'avais comme un besoin irrépressible de faire le portrait de ma défunte minette de cette manière. alors pourquoi pas?!?